The Architect of the Invisible est une création exceptionnelle réalisée par l’artiste qargo en hommage à Masahiro Hara, ingénieur japonais et inventeur du QR code en 1994 — une technologie devenue omniprésente dans nos vies, dont l’origine reste pourtant méconnue du grand public.
Composée d’environ 90 000 briques LEGO® et mesurant 93 × 93 cm pour un poids de 48,1 kg, cette sculpture repose sur 30 couches superposées minutieusement assemblées. Cette structure modulaire n’est pas qu’un choix esthétique : elle témoigne d’une précision d’ingénierie visant à garantir la stabilité de l’œuvre sans compromettre la finesse du rendu visuel.
Sur la face avant, le visage stylisé de Masahiro Hara émerge d’un QR code inversé, subtilement intégré à l’arrière-plan. Ce motif graphique — non fonctionnel — évoque l’abstraction du code original, tout en soulignant le paradoxe de cette invention : omniprésente mais invisible, anonyme mais universelle. La figure de Hara vient littéralement se superposer au code, incarnant l’humain derrière la technologie.
Le choix des couleurs – blanc, rouge et corail – renvoie aux racines japonaises de l’ingénieur, tandis que le corail, plus contemporain, apporte une dimension pop et vibrante, ancrant l’œuvre dans une culture visuelle actuelle. Les arrondis des angles intérieurs du QR code, traités avec une délicatesse particulière, sont un hommage à l’esthétique japonaise traditionnelle, marquée par la douceur des lignes et le respect des formes naturelles.
Au verso de l’œuvre se trouve un QR code fonctionnel, dissimulé mais activable : il mène vers une biographie interactive retraçant le parcours de Hara, de sa jeunesse au Japon jusqu’à la reconnaissance mondiale de son invention. Ce dispositif crée un lien direct entre l’observateur et l’histoire, transformant l’œuvre en passerelle entre mémoire intime et culture numérique.
Présentée pour la première fois à Biarritz le 1er octobre 2024, en présence de Masahiro Hara, The Architect of the Invisible sera exposée en 2025 à Venise, Tokyo et Séoul. Elle est signée et dédicacée par Masahiro Hara sur la tranche supérieure de la sculpture, dans une zone volontairement visible — marque d’une rencontre personnelle (détails ici) et d’une transmission assumée.
Quant à l’artiste, fidèle à sa tradition, qargo a dissimulé sa propre signature dans un LEGO® au verso de l’œuvre, clin d’œil subtil aux easter eggs cachés par les développeurs de jeux vidéo dans les années 1980 — époque fondatrice de son imaginaire.
Par l’utilisation du LEGO® comme matière expressive, qargo transforme ici un outil codé en langage sensible. L’œuvre ne célèbre pas seulement une invention : elle nous invite à redécouvrir ce qui, sans faire de bruit, relie les êtres entre eux — silencieusement, profondément.







