Cette œuvre exceptionnelle, dévoilée à Biarritz le 1er octobre 2024 en présence de Masahiro Hara lui-même, se dresse comme un hommage monumental au génie de l’inventeur du QR code. Avec ses dimensions imposantes de 93 cm de largeur et de hauteur, un poids de 48,1 kg, elle déploie un langage visuel unique qui transcende la simple représentation pour devenir une réflexion subtile sur la technologie, la culture et l’art.
La plateforme, composée de 30 couches de Lego superposés (environ 90.000 briques), n’est pas un simple exercice esthétique, mais une démarche purement technique visant à solidifier la structure. Chaque couche est minutieusement empilée pour assurer la robustesse de l’ensemble, tout en maintenant l’intégrité du design global. Le visuel ci-dessus montre un aperçu avec une dizaine de couches seulement, juste assez pour apprécier la complexité du processus d’assemblage. L’idée est de comprendre que l’œuvre repose avant tout sur une ingénierie précise, où chaque brique est disposée avec rigueur pour garantir une stabilité maximale. Le travail de qargo ne se limite donc pas à la créativité visuelle, mais exige également une maîtrise technique précise pour aboutir à une structure aussi élaborée.
Le visage de Hara, construit avec une minutie remarquable à partir de briques LEGO, fusionne innovation et tradition. Le choix des couleurs – rouge, blanc et corail – fait écho aux racines japonaises de l’ingénieur, rappelant les couleurs du drapeau national, mais également l’équilibre entre force et sérénité, entre modernité et héritage. Le corail, teinte plus contemporaine et vive, introduit une dimension pop qui dynamise l’ensemble, ancrant fermement l’œuvre dans notre époque tout en honorant l’impact global de l’invention du QR code.
L’arrière-plan de l’œuvre, où se dessine un QR code inversé, vient ajouter une couche supplémentaire de signification. Ce code, en partie masqué par la figure de Hara, est un jeu graphique mais non fonctionnel, se transformant en un élément purement esthétique et symbolique. Il fait écho à l’originalité et à l’abstraction du code lui-même, tandis que le QR code fonctionnel, dissimulé au verso de l’œuvre, devient une passerelle active entre le spectateur et l’histoire fascinante de cette invention. En scannant le QR code à l’arrière de l’œuvre, on découvre non seulement l’origine du QR code, mais aussi la trajectoire personnelle et professionnelle de son créateur, ajoutant une dimension interactive à cette pièce qui, autrement, semblerait statique.
Un détail particulièrement raffiné réside dans les arrondis des angles intérieurs du QR code, un hommage subtil à l’esthétique japonaise et au respect des formes douces et naturelles que l’on retrouve dans l’art traditionnel. Ce traitement des angles, qui contraste avec la rigidité géométrique habituelle des QR codes, humanise l’œuvre et rappelle que même la technologie la plus avancée est ancrée dans une sensibilité culturelle.
Cette pièce, signée par l’ingénieur japonais sur le dessus, est plus qu’un simple portrait ou une évocation technique : elle célèbre la rencontre entre l’imagination humaine et l’innovation technologique. Masahiro Hara, figé dans un sourire calme, devient ici l’incarnation de cet équilibre entre tradition et modernité, entre simplicité et complexité. L’œuvre de qargo, à travers l’utilisation du LEGO comme médium, réussit à capter à la fois l’essence du génie de Hara et la révolution qu’il a initiée avec son invention. Elle nous rappelle que, comme le QR code lui-même, l’innovation n’est jamais une fin en soi, mais un outil pour créer des connexions nouvelles et profondes entre les individus, les cultures et les époques.